âge vingt ans. date de naissance dix-huit mars mille neuf cent quatre-vingt quatorze. lieu de naissance st pete (fl). nationalité américaine. orientation sexuelle bi, trop peu assumé. bien plus tourné vers les filles. statut civil célibataire. statut financier aisé. métier ou études étudiant en design graphique à l'usfsp, vendeur dans un skateshop de st pete. avatar choisi harrison tea. crédits pulp fiction.

pseudo/prénom freaky girl., tu peux m'appeler amélie, c'est mieux d'ailleurs. âge dix-huit ans. pays france. présence ça dépend, c'est les exams bientôt alors, faut voir pour ça. comment tu nous a trouvés ? bazzart. et il te plaît, notre forum? oui j'l'aime, sinon j'serais pas là, hein.   un dernier mot ? pas que j'sache, non.   (aimez-moi ?)

retour à la réalité.
8th grade, 2008.
« allez, allez vas-y charlie, fais-le, vas-y ! » je serre mes poings, inspire un grand coup. je dois prendre mon courage à deux mains. je peux y arriver, j’en suis sûr et certain. oui, c’est sûr, je dois bien pouvoir y arriver, quand même. tout le monde y arrive, pourquoi je n’y arriverais pas, moi ? « oui mais si je me fais remballer ? » je me retourne, le regard pétrifié, apeuré. complètement déboussolé, perdu. une main se perd sur mon épaule, me presse, me rassure. « et après quoi ? ça n’a jamais tué personne, de toute façon » « oui, t’as raison, c’est vrai. » j’inspire à nouveau. finalement ça ne m’aide pas à avoir du courage, tout ça. je relève le menton, et la tête haute, j’avance d’un pas mal assuré jusqu’à elle. elle, sandra. sandra et ses longs cheveux bruns soyeux, ses grands yeux bleus de biche, sa silhouette svelte, son petit nez adorable, son sourire éblouissant. sandra, sans doute la plus jolie fille que j’ai rencontré. sandra, la fille la plus entourée que j’ai rencontré. jamais, jamais je ne l’ai vue seule un seul instant, cette fille. c’est perturbant. et aujourd’hui encore, elle est entourée de quelques filles, ses amies ‘régulières’. je me retourne un instant, perdu, et un sourire confiant m’est lancé, rapidement suivi d’un thumbs up. come on, charlie, tu peux le faire. n’importe qui y arrive, pourquoi pas moi ? allez, je peux le faire, je peux y arriver, j’en suis sûr. « s..s..sandra ? » mes joues rougissent, non, prennent une couleur écarlate directement, dès qu’elle lève le regard vers moi. mon courage a presque totalement disparu subitement, ma timidité maladive a repris place. « j..je me demandais, si.. tu sais, enfin.. » elle me fixe. oh non, elle me fixe, et moi plus aucun son ne daigne sortir de ma bouche. ses copines aussi, me fixent. je me sens bête, tellement bête. « ben alors, tu te demandais quoi ? accouches » j’hoche la tête rapidement, timidement. je rougis de plus belle. « o..oui.. alors, tu.. tu voudrais bien, je sais pas, aller au cinéma avec moi, par exemple ? tu.. tu sais.. que nous deux.. » un silence lourd et pesant s’installe, m’écrase les épaules, je me tasse. un blanc, très gênant, et son regard dans le mien. j’ai peur, j’angoisse, et je commence à me dire très sérieusement que j’aurais peut-être mieux fait de rester dans mon coin avec mes potes à l’observer de loin et rêver, comme d’habitude. puis son rire éclate dans l’air, résonne dans la cour, suivi rapidement du rire de ses amies. moi je reste bête, pétrifié, sans comprendre la raison de son rire si spontané. « attends, t’as vraiment cru que je voudrais bien sortir avec toi ? mais réfléchis trente secondes charlie, t’es beaucoup trop moche pour penser avoir une chance avec moi, puis t’as un prénom de fille en plus, c’est quoi ça ? retournes te cacher chez toi, là t’auras de l’espoir peut-être, ou alors avec une fille moche, comme toi, mais jamais, jamais tu n’auras une fille comme moi, sois censé un peu » moi, moi je me tasse encore sur moi-même, j’ai les larmes aux yeux et le cœur complètement brisé. je n’ose même pas bougé. en fait, je n’y arrive même pas. « allez, casses-toi, t’attends quoi ? » j’aimerais bien moi, tiens, partir. j’aimerais bien, mais mes jambes ne répondent même plus. j’en suis incapable. une main me tire en arrière, une voix douce. « allez, viens charlie, restes pas là, viens » je me laisse entraîner plus loin, je me laisse enlacer, je me laisse aller. des doigts fins glissent dans mes doigts, réconfortant. « ça va charlie, c’est rien, y en aura d’autres » j’hoche vivement la tête de gauche à droite, en signe de contradiction. non, non il n’y en aura pas d’autres. j’en suis persuadé, c’est trop peu probable. un truc s’est brisé, une chose beaucoup trop importante, sans même doute irrécupérable ; ma confiance en moi.