Un sourire satisfait sur les lèvres, sa casquette retournée positionnée sur sa tête, Icare roulait tranquillement sur son skate, heureux de ne pas travailler au bar cette nuit. Il était peut-être près de deux heures du matin mais pour le jeune homme, il n’y avait pas d’heures pour s’adonner à ses passions et cette nuit, il s’était fait plaisir. Il avait décidé de sortir cette nuit pour décorer les murs de Saint-Petersburgh, de s’adonner à son art favori. Le jeune homme était exaspéré de voir qu’il y avait encore des gens qui appelait cela du vandalisme alors qu’il y avait une nette différence entre l’art urbain et les tags vandales. Icare faisait parti de ceux qui s’exprimer à travers un certain art, tout comme d’autres le feraient sur une toile ou sur de l’argile. Toute la nuit, il avait travaillé sur un mur, masque sur le visage, laissant libre court à son imagination. C’est lorsqu’il avait enfin terminé, satisfait de son travail qu’il avait remarqué l’heure qu’il était, pas qu’il avait quelque chose de prévu le matin.

Il était donc sur son skate, tenant son sac contenant ses bouteilles de peintures et autres matériels sur son épaule, roulant se se soucier de ce qui l’entourait jusqu’à ce qu’il aperçoive du coin de l’oeil du mouvement dans une ruelle. Icare s’arrêta net et fit marche arrière, tenant son skate à la main. Le jeune homme marcha lentement vers la ruelle, essayant de distinguer les différentes silhouettes lorsqu’il ouvrit les yeux, choqué et surtout frappé par la réalisation de ce qui se passait devant lui. Sans réfléchir à deux fois, il lâcha son sac et s’avança rapidement vers les hommes, qui devaient être trois ou quatre. “Hey!” cria-t-il à leur intention avant d’asséner un violent coup de skateboard dans la tête de l’un des gars. La réaction du reste du gang ne se fit pas attendre et très vite, ils chargèrent Icare.

En toute honnêteté, le pauvre Anglais n’aurait eu aucune chance si ce n’était sans compter le niveau très bas de sobriété de ces hommes. Icare n’eut pas de mal à en mettre un de plus au sol avant que le gang décide de battre en retraite. Icare ne bougea pas, les fixant s’éloigner puis au bout de quelques secondes, il tourna la tête vers la jeune fille qui pleurait. Lorsqu’il la vit, toute la colère que ressentait Icare s’évanouit et il s’avança légèrement vers elle, se baissant pour mieux aperçevoir son visage. Lorsqu’il reconnut Ginny, Icare resta glacé un instant, choqué de voir que Ginny était la victime et que s’il n’avait pas été là, elle aurait vécu quelque chose d’horrible. Il se débarrassa rapidement de son gilet pour le passer autour des épaules de la jeune fille avant de la prendre dans ses bras pour la réconforter. “Oh Ginny…” murmura doucement le brun, comme s’il était effrayé qu’elle ne pleure encore plus s’il parlait plus fort.