and torture me while i tell you Tu vois bien qu'elles parlent de toi. Vous voyez ces filles très peu discrètes qui vous fixent en faisant des messes basses ? Elles parlent de toi. Le pire dans l'histoire, c'est que tu pensais que vous étiez amies toutes les trois. Erreur, stupide erreur. Tu passes à côté d'elles, la tête haute, les épaules en arrière et avec la démarche d'une meneuse. Pas la peine de leur donner plus de raisons de parler de toi.
« ... tu te rends compte ? Sa mère a dit à ma mère que tout le monde était au courant sauf elle ! La pauvre ! » Tes yeux s'agrandissent le temps d'une demi seconde. Tu ne veux pas te montrer déstabilisée donc tu avances, tu continues et puis, à la première à droite, tu t'enfonces dans le couloir en marchant un peu plus vite. Tu ne sais pas de quoi elles parlent mais putain ça te tracasse. Pendant tout le cours de math, tu imagines les pires atrocités. Tu essaies d'être un peu positive et d'inventer un scénario heureux. Ça a jamais vraiment été ton fort la positivité, mais t'as fait de ton mieux pour ne pas sombrer dans tes délires de parano.
La sonnerie retentit, comme d'habitude, t'es la première en dehors de la classe. Tu passes déposer tes livres dans ton casier et tu files chez toi. Sur le trajet du retour, ton estomac est retourné. Tu crains le pire, mais t'espères juste que c'est ton esprit qui divague, comme d'habitude.
« J'suis rentrée. » dis-tu en fermant la porte derrière toi. Silence. Tu déglutis. D'habitude, ta mère t'accueille en criant qu'elle est dans la cuisine. Depuis le début de la journée, rien n'est comme d'habitude aujourd'hui.
« Maman ? » Silence. Tu avances dans l'entrée et tu déposes ton sac par terre. Tu te sens mal, t'as un mauvais pressentiment. Tu traverses ton salon. Vide.
« Papa ? » T'entends un sanglot. A peine audible, t'aurais pu le manquer. Tu te répètes :
« Papa ? ». Un autre sanglot, plus fort cette fois. Assise à la table à manger, tu vois ta mère affalée sur une chaise, les yeux gonflés et rouges. Tu te précipites vers elle.
« Maman ?! Ça va pas ? Qu'est-ce qu'il y a ? » Elle lève les yeux, te regarde attentivement et sa tête s'effondre sur ses avant-bras. Tu poses pas plus de questions. Tu la serres dans tes bras, légèrement penchée en avant, elle toujours couchée sur ses bras en train de pleurer à chaudes larmes. Après cinq, dix, peut-être même quinze minutes, elle se calme légèrement et se redresse. Tu fais de même.
« Faith, je ... » Elle renifle bruyamment. D'habitude, t'aurais fait une remarque. Sauf qu'aujourd'hui, c'est pas d'habitude. Tu vois bien qu'elle peine à parler donc tu restes patiente.
« Assieds-toi, s'il te plaît. » Les mots sont difficilement sortis de sa bouche. Tu es étrangement calme. Tu t'es tellement préparée au pire que t'as l'impression que tu pourrais tout affronter maintenant.
« Ton père. » Elle marque une pause. Tu déglutis. Le temps semble être long. Trop long.
« Il a ... » Ta respiration s'accélère légèrement. Merde, c'est vraiment trop long. Tu poses ta main droite sur celles de ta mère qui a commencé à jouer avec son alliance.
« On t'a rien dit, mais ... » Tu lui lances un sourire encourageant, elle peut le faire. Silence. On entendrait presque les poussières voler dans la pièce. Doucement, tout doucement, elle crache enfin le morceau. Si le silence n'avait pas été aussi lourd, jamais tu n'aurais entendu la totalité de sa phrase :
« il va mourir. » Confusion.
« Quoi ? » Tu comprends pas. C'est quoi c'est blague de merde ? Depuis quand on rigole avec ce genre de chose ? Ta mère bégaie en essayant d'aligner deux mots mais tu captes rien.
« Merde, mais qu'est-ce que tu me racontes ? T'as perdu la tête, c'est pas possible ! » Elle secoue la tête et se remet à pleurer.
Deux heures après, tu te retrouves dans un couloir blanc et terne qui pue le désinfectant. On t'a demandé d'attendre et toi, t'as rien compris, t'es dans le déni. Ça peut se comprendre d'un côté, tu viens d'apprendre que ton père a le cancer, celui de l’œsophage. Le pire, c'est qu'on te l'a caché pendant trois ans et que toi, t'as rien compris. T'as rien vu venir. Le néant. T'es trop bête, stupide, conne, attardée. Mais quel genre de personne peut voir son père maigrir et le croire quand il te dit que c'est le sport ? Mais quel genre de personne peut croire que son père bosse alors qu'en fait, il est à l'hôpital ? Quel genre de personne est aussi naïve ? Toi, apparemment. Tu t'en veux. On t'a rien dit. Tu leur en veux. Tu leur en veux, tous. A ton père pour pas avoir voulu suivre le traitement parce que soi-disant il voulait que tu
« gardes une belle image de lui ». A ta mère pour avoir gardé le secret autant de temps. Et à toi pour avoir été aussi crédule. Surtout à toi en fait. Stupide.
Il est 22h14. D'habitude, à cette heure-là, t'es dans ton lit en train de relire tes cours en te disant que t'es pas trop dans la merde pour ton interrogation du lendemain, sans te faire trop d'illusion parce que tu sais que t'auras pas plus de la moitié. Sauf que ce soir, on t'annonce que c'est peut-être la dernière soirée de ton père. Sauf que ce soir, t'aurais préféré étudier plutôt que de traîner dans ces putains de couloirs blancs.
T'as joué la forte durant les quatre dernières heures, t'as donné l'impression que ça t'affectait pas. T'as repoussé l'heure le plus possible. T'es toujours dans le déni. T'attends de te réveiller, en sueur, dans ton lit et que ton père passe dans ta chambre en rigolant parce que t'as fait un mauvais rêve et puis, il te ferait son chocolat chaud spécial pour t'aider à te rendormir.
Retour à la réalité. Tu ne rêves pas. On te dit que ton père veut te voir. Tout est noir, tout est vide de sens. Tu peux sembler mélo-dramatique mais c'est comme ça que tu te sens pour le moment. Ton cœur se serre. Ta respiration est irrégulière. Tu suffoques. T'as envie de crier et de pleurer avant même d'entrer dans la pièce.
Il est là. Couché, affaibli, souriant dans son lit d'hôpital. Il te tend la main. Lui aussi, il sait que c'est la fin. Tu secoues la tête de gauche à droite. Tu peux pas. Tu veux pas. Il peut pas. Il a pas le droit. Les larmes te montent aux yeux. Ta vue est troublée. Tu prends sa main. Et là, tu craques. Ton cœur exploses. Tu renifles. Tes joues sont humides. Tu serres sa main un peu plus fort. Vous ne dites rien. Parce qu'au fond, qu'est-ce qu'il y a dire ? Tu pleures un peu plus fort. Silence. Tu sens ses doigts se détacher des tiens mais tu serres un peu plus. Tu veux pas lâcher prise, tu peux juste pas. Et d'un coup, d'une synchronisation surprenante, tes yeux se ferment et le dernier bip du moniteur se fait entendre.
C'est la fin.
let's go in style Face à la mer, tu laisses la brise porter tes cheveux.
« Faith, ça fait un an maintenant ... » Tu l'entends soupirer derrière toi.
« Tu devrais avancer. » Tu te retournes d'un coup comme foudroyée. Comment osait-elle ?!
« Avancer comme toi en faisant comme si de rien n'était devant le monde entier ? », tu rétorques. Cette dernière année a été dure. La relation avec ta mère s'est détériorée. Tu lui en veux tellement. Tu t'en veux tellement. Tous ces remords se sont transformés en haine envers ta mère. L'agressivité de tes réponses ne la choque même plus parce qu'au début elle trouvait ça normal, t'as quinze ans, tu gères rien, tu es en colère, tu es en deuil, tu es dépassée par les événements et elle le comprend bien. Mais là, elle n'en peut plus. Tu te retournes vers l'étendue d'eau.
« Faith. Tu vas trop loin. » Sa voix tremble. Tu sais que si elle commence à pleurer, tu vas t'en vouloir.
« Ça a été dur pour moi aussi, tu sais ? » Elle te parle d'une voix douce, posée, calme et toi, tu serres les poings.
« T'as une putain de drôle de façon de le montrer. » Tu lui réponds sèchement, plus sèchement que tu ne le voudrais en réalité, mais c'est comme ça, t'y peux rien.
« Faith ... » Tu la coupes en pleine phrase, les poings toujours serrés et les sourcils froncés, même si tu sais que ta mère ne peut pas te voir.
« Non, merde, y en a marre de faire comme si tout allait bien quand y a rien qui va. Tu comprends ?! Rien ! » Ta voix se hausse.
« Rien du tout ! » Tu sens tes larmes rouler sur tes joues.
« Faith ... » Tu entends les pas de ta mère dans le sable.
« N'approche pas ! J'ai dit n'approche pas ! Tu sais, je t'entends pleurer la nuit et puis après le matin, tu me souris comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Mais merde, maman, c'est normal que ça n'aille pas bien. C'est normal d'être triste et de pleurer, c'est normal d'avoir envie de crier à t'en arracher les poumons, c'est normal d'avoir l'impression de suffoquer quand tout le monde autour de toi respire. » Tu reprends ton souffle calmement.
« C'est normal ... » Ta lèvre inférieure tremble. T'as pas envie de te retourner vers ta mère, t'as pas envie de lui montrer à quel point t'es faible, alors tu restes là, face à la mer, les poings tellement serrés que tes jointures sont blanches.
« Tu ne comprends pas, Faith. J'essaie d'être forte pour deux. J'essaie d'être la pour toi. J'essaie, je te le promets. J'essaie vraiment. » Et là, tu fais la chose qui te parait être la plus sensée à ce moment-là : tu hurles et cours vers l'océan. T'es toute habillée, mais tu t'en fous. T'as de l'eau de mer plein la bouche, mais tu t'en fous. Tes yeux te brûlent, mais tu t'en fous. T'as plus pieds, mais tu t'en fous. T'es loin de la plage, mais tu t'en fous. Tu vois ta mère s'en aller, mais tu t'en fous. Tu t'en fous de tout.
La nuit est tombée, t'as passé toute la journée sur la plage. T'as du sable partout : dans tes vêtements, des les cheveux, sur les pieds, sur les coudes et t'en fous partout en rentrant. La maison est presque silencieuse. Le peu de bruit vient du salon où tu retrouves ta mère en train de mettre tous ses bibelots débiles dans une boîte en carton.
« Tu fais quoi ? » « On déménage. On en a besoin. »a million ways to die « Je peux savoir où tu vas ? » La main sur la poignée de la porte, tu hausses les épaules.
« Ailleurs. » Et tu t'en vas avant que ta mère n'ait le temps de dire quoique ce soit. La relation avec elle n'a pas vraiment évolué en deux ans. Tu te rends que tu es vraiment agressive envers ta mère sans raison, mais t'arrives pas à contrôler, ça sort tout seul. Dès votre arrivée à St-Petersburg, tu t'es approprié une nouvelle liberté. T'es tombée bien bas, mais après le décès de ton père, t'as pensé à qu'une chose : te détruire. Te détruire comme une clope qu'on consume, t'as envie de consumer la vie comme elle t'a consumée toi. T'as envie de te pourrir. T'as envie de mourir.
Ton portable vibre, c'est le fameux dealeur. Un dix, parfait pour commencer la soirée. Une fois la came récupérée, tu sais pas trop où tu vas. En même temps, quand t'as dix-sept ans, tes options pour te faire la fête et finir par terre ne sont pas vraiment illimitées.
Ça doit faire une heure que tu erres dans la rue. Tu fumes joint sur joint sans vraiment faire attention aux regards des passants sur toi. Tu pourrais appeler des amis, mais t'en as pas tellement, en fait, c'est plus des connaissances que de vrais amis. Tu sais pas trop si t'as de vrais amis ici. Personne ne te connaît vraiment, les gens s'entendent bien avec toi, mais ils ne savent pas vraiment qui tu es. Et tu t'en fous royalement. Tu cherches pas vraiment l'attention des autres. Tu cherches de l'alcool. Ouais, c'est ça que tu cherches pour le moment. Tu décides de rentrer dans le premier bar que tu vois et te poser au comptoir. T'as une technique infaillible pour te faire offrir des verres. Tu repères un type pas trop dégueulasse, tu le regardes, tu lui souris timidement et tu tournes la tête. Ça attise la curiosité, il a envie de savoir si c'est vraiment lui que tu regardes. Donc tu poses ton regard sur lui encore une fois et tu tournes la tête encore une fois. Les timides, ils adorent. Quand le barman pose un verre devant toi en te désignant le cher jeune homme du doigt, tu sais que le tour est joué et qu'il ne reste plus qu'à aller le remercier en personne. Quelques verres plus tard, tu t'abandonnes dans les bras de cet inconnu que tu ne reverras plus jamais et dont tu as déjà oublié le nom.
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