âge vingt-cinq ans. date de naissance 14/02/1989. lieu de naissance st-petersburg, floride. nationalité américaine. orientation sexuelle homosexuelle. statut civil célibataire. statut financier on se débrouille. métier ou études journaliste. avatar choisi zoey deutch. crédits rosewins (avatars) tumblr (image).

pseudo/prénom juliette. âge sans âge. pays france. présence 3j/7. comment tu nous a trouvés ? un topsite, il me semble. et il te plaît, notre forum? ma foi, oui. un dernier mot ? je cherchais désespérément un forum où rejouer ma meredith, alors autant dire que je suis toute contente d'être là   .

01. sortir du placard
Tout restait à l'intérieur, tout le temps, et c'en était devenu oppressant. Trop de souffrance, trop de douleurs, trop de sentiments. Elle aurait voulu hurler, la plupart du temps, mais tout restait à l'intérieur. Tout devait rester à l'intérieur. Elle avait compris très tôt qu'elle n'était pas comme le reste de sa bande de copines qui gloussaient chaque fois qu'un garçon mignon leur adressait un sourire. Elle n'était pas comme ça, elle ne voulait pas ça mais elle ignorait comment le dire. Elle ignorait si elle pouvait le dire. Il y avait eu ce garçon, au lycée, qu'on avait tabassé parce qu'il avait dit haut et fort qu'il était différent. Alors elle s'était tu, refusant de subir le même sort, refusant d'être prise pour cible pour ce qu'elle était. Elle avait prétendu être quelqu'un d'autre, longtemps. Et aujourd'hui, elle était fatiguée.

Tout était sorti d'un coup, d'un seul, à un repas de famille. Elle l'avait décidé sans trop réfléchir, sans vraiment savoir si c'était la bonne chose à faire. Le silence était tombée sur la tablée avant que son père ne prenne la parole. « Et alors ? » avait-il dit, comme s'il le savait déjà. Comme si ça ne changeait rien. « Chérie, le sel s'il te plaît » avait-il ajouté à l'intention de sa mère, comme si de rien n'était. Il avait souri, puis il avait continué à manger. Comme si de rien n'était. Elle n'avait pu retenir ses larmes. Des larmes de soulagement, des larmes de bonheur, des larmes de libération. Elle n'aurait plus à mentir, aux autres ou à elle-même, elle n'aurait plus besoin d'essayer d'être ce qu'elle n'était pas. Elle était libre.

02. tomber amoureux(se)
C'était son rire que Meredith avait entendu en premier. Son rire bruyant, pas très féminin. Le genre de rire dont la plupart des filles, ici, avait honte. Le genre de rire qui amènent les gens à se moquer. Meredith avait alors tourné la tête pour découvrir une jolie blonde, juchée sur une paire de compensées qui en auraient fait pâlir de jalousie plus d'une. Elle était superbe, malgré les trous qui ornaient sa courte salopette trouée et une crinière qui aurait bien eu besoin d'une visite chez le coiffeur. Elle s'appelait Ava et elle était la première personne que Meredith avait rencontrée en arrivant à la fac, des cartons plein les bras et des craintes plein la tête. Elles avaient vite sympathisé, malgré leurs différences. Ava était tout ce que Meredith n'était pas : extravertie, dégourdie, délurée. Elle était rarement seule, les gens gravitaient autour d'elle comme les planètes l'auraient fait autour du soleil. C'était ça, Ava était un vrai soleil. Il n'avait pas fallu longtemps à Meredith pour tomber sous le charme. C'était idiot, parce qu'elle était l'une de ses rares amies et s'il y avait bien une chose que la petite brune craignait, c'était bien de la perdre. Aussi avait-elle été surprise lorsqu'Ava l'avait embrassée, un soir, quelques mois après leur première rencontre. Une impulsion, avait-elle dit, ce qui ne l'avait pas empêché de l'emmener dîner, le lendemain soir. Ça avait été le premier rendez-vous d'une longue série. Et lentement mais sûrement, Meredith était tombée amoureuse.

Elles avaient continué le cours de leurs vies, main dans la main. Ava s'était engagée dans un master de droit, tandis que Meredith se consacrait au journalisme. Elles avaient avancé sans s'attarder sur les regards outrés que de braves mères de famille leur lançaient chaque fois qu'elles allaient faire un tour à la plage. Elles avaient eu leurs disputes et leurs réconciliations, les hauts et les bas. Puis un soir, Ava était rentrée avec une grande nouvelle : la fac londonienne où elle désirait tant aller étudier avait accepté de l'accueillir, pendant un an. Meredith venait d'avoir vingt-quatre ans et allait être engagée, après son diplôme, par le journal local. En une soirée, son monde s'était écroulé. Ava était heureuse alors elle avait feint de l'être aussi mais en rentrant de l'aéroport, quelques semaines plus tard, elle s'était effondrée. 

03. grandir et vivre
Elle était exténuée en rentrant, ce soir-là, dans son petit appartement qu'elle partageait, autrefois, avec Ava. Elle avait été tentée de déménager mais son salaire ne le lui aurait permis. Et après tout, elle aimait cet appartement. C'était son refuge, les jours où ses collègues abusaient trop de son inexpérience pour la faire courir à droite, à gauche, pour des photocopies ou des cafés. Elle n'avait de journaliste que le nom et faisait plus office de stagiaire qu'autre chose. Aujourd'hui, pour ne rien changer, on lui avait demandé d'aller fouiller dans les archives pour ressortir des articles vieux d'une quinzaine d'années. Elle avait maudit le manque d'organisation flagrant avant d'abandonner. Il était vingt-deux heures et elle n'avait qu'une envie : se mettre au lit avec un épisode d'Hannibal. L'univers avait, toutefois, d'autres plans pour elle.

« Bonsoir » La jeune femme manqua de défaillir en entendant la voix d'Ava au moment où elle déposait ses affaires au salon. Elle fit volte-face et tomba presque nez à nez avec sa petite-amie. Ex petite-amie. Elles n'avaient pas vraiment rompu mais une année sans s'adresser la parole devait bien compter pour un genre de rupture, non ? « Qu'est-ce que tu fais là ? » demanda Meredith, un peu plus agressivement qu'elle ne l'aurait voulu. Ava sembla soudain mal à l'aise. « Je suis rentrée et je... je n'ai nulle part d'autre où aller. Juste ici » expliqua-t-elle d'une voix douce. Meredith baissa les yeux sur le sac, à ses pieds et retint un sourire. Ava n'était pas le genre de filles à avoir trois tonnes de bagages. Sa vie toute entière rentrait sans doute dans ce sac. « Tu peux dormir sur le canapé » lança-t-elle avant de se détourner pour gagner sa chambre. Comme toujours, elle évitait les conflits et sautait sur la solution la plus simple, la moins dangereuse. Encore que, laisser son ex-compagne squatter son canapé n'était peut-être pas la meilleure idée qu'elle ait eu.