On prend un café puis on baise ? Nan, j'déconne, oublie le café. Aha, tu y as cru, avoue ? Oui, je sais que tu fantasmes sur mon corps mais j'ai une vie amoureuse assez compliquée comme ça. Alors merci mais non merci, bégé. Jules & Jazz

«« Merci, au revoir ! » Je répète ça à longueur de journée depuis maintenant quelques mois. Depuis que je travaille ici, à vrai dire. J’vends des petites tasses trop swag de la vie avec le logo de mon employeur. Puis, je sers des milliards de gens aussi. Café, chocolat, jus d’orange, thé… J’arrête de compter toutes les fois où j’encaisse des étudiants, toutes les fois où des vieilles mamies ne savent pas quoi choisir, toutes les fois où je me suis pétée de rire en voyant Chanel faire tomber des muffins à la framboise, toutes les fois où je me suis faite rembarrée par mon patron parce que moi et ma super-keupine Chacha, on papotait au lieu de servir. Mais bref, j’ai beau dire tout ce que je veux, j’adore ce job. Bah oui, c’est mieux que de vendre des crêpes au sucre en plein été sur la place de Saint Pet’. Moi j’les achète les crêpes, je les vends pas. D’ailleurs je sais pas comment ils font les gens pour pas les manger quand ils les vendent. NAN JE SUIS PAS UNE MORFALE. Chut, j’suis bonne et toute fine. Même si je passe mon temps à manger. Oui, je sais, vous êtes jaloux de mon corps. Attrapant mon portable, je consultai mes textos et mes notifications Fabebook tout en sifflotant. J’entendis le boss me gueuler qu’il y avait des clients à servir et que ma vie sociale était secondaire. Secondaire, secondaire… Moi, au moins, je ne finirai pas ma vie dans un des cafés de Saint Pete. Contrairement à lui. Je me recoiffai distraitement, mis mon portable dans ma poche et parcourus la salle des yeux. Un vieux semblait attendre qu’on vienne le voir, mais franchement, il avait une tête de pédophile alors ça ne me tentait pas tant que ça. Un ancien prof de maths de lycée était dans la même posture, le côté pédophile en moins. Mais bon, voilà, revoir un prof de lycée c’est pas le rêve absolu. Bien que j’ai toujours eu de bons résultats en maths, il avait été déçu par le fait que j’aille en droit. Et je ne souhaitais pas engager un débat sur ce sujet. J’aperçus alors pas très loin un mec qui devait avoir environ mon âge. Il était canon. Non, attendez… Canon était un faible mot. Brun, avec une bouille d’ange et un petit côté bad boy indescriptible. Que demander de plus ? Mais je me repris, entre Enzo et Néo, c’était vraiment pas le moment de reluquer un autre mec. Je m’approchais de lui, un sourire éclatant aux lèvres, je me penchais vers lui et lui demandais : « Monsieur voudrait-il quelque chose ? » Je me mordis la lèvre, moqueuse. Ah oui, merde ! Se pencher avec un décolleté, c’est peut-être pas l’idéal…