under the sun it's better to be two

 jazzlyn ∞ enzo

Il n'était pas rare, en cette période de l'année, de se réveiller en ayant simplement envie d'aller à la plage. Bien que cela puisse parfois paraître stupide, j'étais de ces personnes qui marchaient par impulsion et dans la minute où je sortis de ma douche, j'envoyais un message à Jazzlyn en lui indiquant une heure et un lieu de rendez-vous. C'était ne pas lui laisser le choix, certes. Mais j'avais des doutes sur le fait qu'elle refuse de passer l'après-midi avec moi, surtout lorsque l'on voit la chaleur qui s'installe déjà alors que la matinée n'est même pas terminée. J'avais fixé l'heure du rendez-vous à treize heures, et je savais que la jeune femme allait sûrement se plaindre de la chaleur à peine arrivée. C'est pourquoi, mesquinement, je décidai de partir légèrement en retard, afin de la faire attendre quelques minutes. Ce n'est absolument pas par méchanceté, mais juste pour la taquiner. De toute manière, il lui est impossible de me détester ou de m'en vouloir, à moins d'avoir fait quelque chose de particulièrement grave. Mais je n'avais rien de tout ça à me reprocher. L'heure tournant, c'est aux alentours d'une heure moins le quart que je partais. D'habitude, je serai parti directement avec Jazz, comme nous sommes voisins, mais le soir précédant, elle était allée chez une amie et y avait passé la nuit. Sur le chemin, je ne croisais pas grand monde; il était sûrement trop tôt pour aller faire bronzette sous ce soleil de plomb, mais ce n'était pas ce qui allait m'empêcher de le faire. Je marchais à l'ombre, et mes lunettes sur le nez, je remarquai quand même, que plus j'avançais vers la plage, plus il y avait de monde. Et plus il y avait de monde, plus je sentais le regard de jeunes lycéennes sur moi, bien que celles-ci ne m'intéresse pas le moins du monde. Je longeai alors le petit muret qui séparait la route de la plage, avant d'arriver sur une petite place où étaient placés quelques petits bars, dont celui où j'avais donné rendez-vous à Jazz. Dix petites minutes de retard, j'avais bien hâte de voir sa réaction, m'amusant déjà de sa moue boudeuse dans ma tête. « ─ Hey, j'espère que tu ne m'en veux pas pour le retard! » lançai-je avec un grand sourire.
   

my songs know what you did in the dark

JAZZEO BITCHES.

Aujourd'hui, j'avais envie de ne rien faire. Juste de rester allongée sur mon canapé en cuir à manger les pires cochonneries du monde devant des épisodes de séries. Cinq épisodes de Gossip Girl, une pizza, des trucs à bosser, cinq épisodes de Teen Wolf, un pot de glace, des trucs à ranger... C'était ce que je me préparais à vivre et c'est pourquoi, un petit sourire aux lèvres, je montais dans ma chambre pour chercher mon ordi. J’entendis ma sœur parler au téléphone, je tendis l’oreille, en belle curieuse de j’étais. OH MON DIEU. C’était un mec. Elle s’engueulait avec. Je me rapprochais un peu plus de sa chambre. Le parquet craqua. Je lâchai un juron tout en m’engouffrant le plus vite possible dans ma chambre à moi. C’est à ce moment-là que mon portable choisit d’émettre le bruit d’un texto, histoire de confirmer à ma petite sœur que j’avais tout entendu. Bob, je te hais. Oui, Bob, c’est mon portable. Qu’est-ce qu’il y a ? T’as un problème ? C’est cool de renommer son portable. Au moins, quand je lui parle, je peux lui donner un nom. Oui oui, je lui parle. Bref, vous allez penser que je suis folle. Ce n’est pas le cas, je précise. J’suis très intelligente, moi, d’abord. Puis, vous foutez pas de ma gueule parce que c’est vrai. Donc, j’en étais où ? Ah oui, le portable. J’attrapai Bob d’un geste rapide, composai mon code de déverrouillage et un sourire éclatant apparut sur mes lèvres lorsque je vis qui était l’expéditeur du texto. Enzo. Un rendez-vous sur la plage cet après-midi ? Bien sûr que j’allais venir, surtout s’il comptait enlever son tee-shirt et m’embrasser, j’allais pas rater ça. Je délaissais mon ordi et abandonnais alors toute idée de pizza. Je fouillai dans mon placard rempli de fringues et je me décidai alors pour un short taille basse en jean délavé et un débardeur court avec de beaux motifs. Dessous mes habits, je mis mon maillot de bain, au cas où. Je laissais mes cheveux pendre et enfilais des talons compensés pour ne pas paraitre naine devant mon copain. C’aurait été con, voyez-vous. Je sortis de chez moi à la hâte et me dirigeai vers la plage. J’y arrivais à treize heures piles, bien que je savais pertinemment que Enzo n’y serait pas avant cinq minutes. Bah oui, je le connaissais tout de même. Il arriva en effet dix minutes plus tard, et je commençais à avoir sacrément chaud. « Tu sais très bien que je ne t’en veux pas… » répondis-je en m’approchant de lui. Ma bouche était à cinq centimètres de la sienne lorsque je lui dis : « Je dois être jalouse de toutes ces bombes qui bavent littéralement devant toi ? » Il savait que je n’étais pas jalouse, il le savait pertinemment.